Seen from Space : Le paradoxe des médias sociaux en Flandre

Le Digimeter n’est pas une nouveauté : les premiers résultats de cette étude annuelle réalisée en Flandre remontent à 2009. C’est dire si la publication toute récente du rapport procède d’une espèce de tradition. On y trouve les résultats d’une enquête effectuée entre septembre et début novembre derniers, auprès de plus de 2.800 répondants âgés d’au moins 18 ans et habitant en Flandre.
Le vaste questionnaire porte sur différents aspects de l’expérience digitale, avec certaines approches plutôt originales. Comme ces questions d’attitudes vis-à-vis des médias sociaux abordées dans nos graphiques et pour lesquelles un petit historique existe désormais.
Sur base de l’évolution constatée, Imec, maître d’œuvre de l’étude, évoque un « paradoxe de dépendance ». Digimeter 2023 constate une relative stabilité de l’utilisation des réseaux sociaux. Dans le même temps, plus de 60% de leurs utilisateurs estiment que ces mêmes réseaux sociaux sont trop chronophages.
Ce ratio a presque doublé depuis la première fois où la question a été posée, en 2017. Par rapport à d’autres perceptions des médias sociaux, le côté chronophage est plutôt uniformément réparti. Paradoxe de dépendance : plus d’un répondant sur quatre (27%) déclare ne pas pouvoir passer un seul jour sans Facebook & Co, une proportion qui grimpe à 40% chez les moins de 25 ans.
D’une manière générale, l’âge est nettement plus porteur de différences que l’indication du revenu. On notera d’ailleurs que la progression importante de l’achat d’un produit suite à l’action des réseaux sociaux, passée de 34 à 44% entre 2022 et 2023, est essentiellement due à une forte croissance de cette pratique dans les tranches d’âge supérieures à 44 ans.
Enfin, et c’est peut-être aussi un aspect du paradoxe, on peut constater que le “fear of missing out” est en relative baisse. L’affirmation « sans médias sociaux, j’ai l’impression de rater pas mal de petites nouvelles et d’événements » a en effet sensiblement décliné depuis sa première apparition.
Pour rappel, les résultats Digimeter se limitent aux répondants néerlandophones habitant dans les provinces concernées, et en-dehors de Bruxelles. Est-ce une raison pour considérer qu’ils ne sont pas au moins extrapolables ailleurs ? Non sans aucun doute : les réseaux sociaux sont globaux et donc les comportements de leurs utilisateurs flamands ne doivent pas fondamentalement différer de celui des francophones.
Rédaction : MM.
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