Andy Noyez (Professional Media Group) revient sur une année de transformation de WE MEDIA et se projette vers l’avenir
Il y a exactement un an, WE MEDIA faisait face à la plus grande transformation de son existence. Le temps était venu de tout remettre en question, d’aller à l’essentiel. Andy Noyez (PMG), président de WE MEDIA, regarde dans le rétroviseur et se projette.
2025 n’a pas été une année où nous pouvions nous reposer sur nos lauriers. Ce fut une année de réflexion, de réorganisation et de réinvention. Après le départ de quelques grands acteurs du secteur B2C en début d’année, nous avons retroussé nos manches pour redessiner WE MEDIA. Nous ne sommes évidemment pas partis d’une page blanche, mais devions surtout répondre à une question essentielle : comment rendre notre fédération à nouveau pertinente, décisive et à l’épreuve du temps ?
Le 1er janvier 2025, un nouveau chapitre s’est officiellement ouvert. Aujourd’hui – quasi un an plus tard – nous pouvons dire que WE MEDIA est à nouveau debout. Avec 124 membres – et de nouveaux qui nous rejoindront l’année prochaine – nous avons renforcé davantage nos fondations. Non pas en nous accrochant à d’anciennes structures, mais en les repensant radicalement.
Cinq pistes pour l’avenir
Le choix stratégique le plus important de l’année écoulée a été la création de cinq groupes de travail spécialisés : Legal, Research, Education, Distribution et Communication. Nous avons été entendus au Parlement flamand (dans le cadre du dossier de la VRT), nous nous sommes assis autour de la table avec les cabinets, et nous avons travaillé à nos relations du côté francophone.
Cela n’a pas toujours été facile ; nous avons parfois dû faire preuve de patience. Mais nous y sommes arrivés et avons imposé la nouvelle mouture de la fédération : WE MEDIA existe, jouit d’une belle visibilité et est à nouveau un interlocuteur actif.
Grâce à cette approche spécifique via les groupes de travail, nous avançons aujourd’hui de manière plus ciblée, plus efficace et plus substantielle. Cela nous permet de fournir à nos membres des conseils beaucoup plus spécifiques et un soutien taillé sur mesure pour nos éditeurs. Qu’il s’agisse de questions juridiques, de problèmes de distribution ou encore de chiffres, chaque groupe de travail peut aujourd’hui s’enorgueillir de disposer de sa propre équipe de spécialistes, d’un carnet d’adresse bien fourni et d’une structure de responsabilités claire au sein de la fédération. Ce dernier point n’est pas un détail pour une petite organisation. C’est lui qui fait la différence entre survivre et fonctionner.
La distribution comme point de rupture
Si je devais choisir un mot pour décrire 2025, ce serait distribution. Car honnêtement, le modèle de subvention était sous pression. Le dossier était douloureux, difficile et conflictuel. Bien sûr, nous comprenons les réalités budgétaires, mais les conséquences pour notre secteur n’en sont pas moins graves.
Heureusement, une alternative s’est présentée : le crédit d’impôt. Ce n’était pas un cadeau. Il s’agissait d’une correction nécessaire pour que le paysage médiatique reste viable. Un paysage médiatique où chaque maillon compte et fait partie de la même chaîne. Il en va de même pour les imprimeurs et les distributeurs. Dès que la distribution faiblit, les autres maillons suivent automatiquement. Moins de tirages, des prix plus élevés, une pression sur l’emploi : ce n’est pas une fatalité, c’est la réalité. C’est pourquoi il est essentiel que l’histoire du crédit d’impôt ne s’arrête pas à la fin de 2026.
L’IA comme seconde vague
Comme si cela ne suffisait pas, un deuxième volet est venu s’ajouter aux défis des éditeurs de presse magazine : l’intelligence artificielle.
Chatbots, scraping, génération de contenu… Pour les éditeurs, il ne s’agit plus d’une histoire futuriste, mais d’une réalité quotidienne. L’IA n’est pas un phénomène de mode. Il s’agit d’un changement structurel.
Le défi n’est pas de savoir si nous la combattons.
Le défi est de savoir comment nous nous différencions.
Un journalisme fiable, des marques crédibles, des rédacteurs humains – cela reste notre carte maîtresse. Mais nous devons à la fois la protéger et la jouer.
2026 : l’année de la vérité
2026 ne sera pas un long fleuve tranquille. Le contrat de distribution arrive à échéance. Il ne faut pas que cela devienne une négociation de dernière minute comme la dernière fois. La Flandre et la Wallonie, les cabinets, l’administration, les politiciens, tout le monde saura que ce dossier ne doit pas devenir une affaire classée en décembre, mais une priorité à partir de janvier.
Nous continuerons également à investir dans la formation et le partage des connaissances. Car ceux qui n’apprennent pas aujourd’hui, disparaîtront assurément du paysage de demain.
L’optimisme est dans les gens
Enfin, ce dont je suis le plus fier ? La transformation elle-même. La division en cinq groupes de travail a fait ses preuves. Le système fonctionne et les gens assument clairement leur rôle. WE MEDIA existe à nouveau pour ses membres – et par ses membres.
Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche. Mais, comme nous l’avons déjà dit, nous sommes à nouveau sur la bonne voie. Ce qui pourrait être vu comme la plus grande victoire. 2026 sera l’année où nous prouverons que nous n’avons pas seulement redémarré, mais que nous allons de l’avant.
C’est article est écrit par Andy Noyez.
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